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Languedoc-Roussillon : quelle présence sur Twitter pour les candidats aux municipales? [Etude]

Urne de vote

A moins de trois semaines de son échéance, un premier bilan est possible : la campagne 2014 des élections municipales aura été marquée par les questionnements autour des réseaux sociaux en général, et de Twitter en particulier. Si certaines équipes de campagne sont déjà aguerries dans leur pratique de la communication politique sur Internet, d’autres peinent encore à statuer sur la pertinence d’un tel investissement, quand elles ne sont pas déjà refroidies par les retours de flamme qu’entraîne la récurrence de mauvaises pratiques et d’improvisations.

Ozil Conseil a voulu en savoir plus pour ce qui concerne le Languedoc-Roussillon, au travers d’un échantillon de huit villes : les candidats aux municipales sont-ils présents sur Twitter ? Et s’ils y sont présents, utilisent-ils cet outil redoutable à bon escient – c’est à dire au service de leur image ?

Méthodologie de l’étude

Nous restons bien entendu ouverts aux remarques et corrections.

Le classement

Béziers : 20/20 (4/4)

Béziers arrive en tête de notre classement : les 4 candidats sont effet présents et actifs sur Twitter. Notons tout de même qu’au moment de l’étude Elie Aboud n’avait plus tweeté depuis près de 10 jours, et qu’aucun des candidats n’atteint un total de 1 000 tweets – ce qui permet tout de même de relativiser l’importance accordée à Twitter dans la campagne biteroise.

Montpellier : 17,5/20 (7/8)

Montpellier arrive en deuxième place de notre classement, avec sept de ses huit protagonistes en lice actifs sur Twitter. Trois d’entre eux, à savoir Jean-Pierre Moure, Jacques Domergue et France Jamet, ont entre 1000 et 1500 followers. A noter l’absence de biographie pour Philippe Saurel qui le prive d’un référencement crucial sur les mots-clés et la localisation via le moteur de recherche interne à Twitter.

Perpignan : 16,6/20 (5/6)

A Perpignan cinq des six candidats sont sur Twitter. C’est également à Perpignan que se trouve le candidat aux municipales le plus suivi du Languedoc-Roussillon sur Twitter en la personne de Louis Aliot, qui comptabilise plus de dix mille followers du fait de ses responsabilités nationales au sein de son parti.

Nîmes : 13,3/20 (6/9)

A Nîmes, tous les candidats présents sur Twitter n’y sont pas (ou plus) actifs : 2 des 6 inscrits n’ont plus tweeté depuis plusieurs mois, voire même plus d’un an pour le candidat du MoDem Philippe Berta. Les deux candidats les plus suivis sont Jean-Paul Fournier, le maire sortant, qui compte plus de 2400 followers, et Yoann Gillet, Front National, qui dépasse les 1000 followers.

Alès : 12/20 (3/5)

A Alès, quatre candidats sur cinq sont inscrits sur Twitter, mais seuls trois d’entre eux l’utilisent à des fins politiques. Benjamin Mathéaud (PS/EELV) reste le candidat le plus suivi sur Twitter à Alès (650 followers).

Narbonne : 10/20 (3/6)

La campagne à Narbonne se distingue par une activité modérée sur Twitter : la moitié des candidats en lice y sont présents, mais Frédéric Pinet n’a par exemple twetté qu’une seule fois, et le plus redoutable de ses concurrents sur Twitter n’est jamais suivi que par 142 followers.

Mende : 6,6/20 (1/3)

A Mende, seule Ginette Brunel (100% Mende) tweete régulièrement.

Carcassonne : 5,7/20 (2/7)

Bon dernier de notre classement, le cas de Carcassonne, où seuls deux des sept candidats sont actifs politiquement sur Twitter, et ce avec une activité qui reste retenue, voire même transparente pour Jean-François Daraud.

Conclusion

En Languedoc-Roussillon, à l’exception de quelques figures très actives (ou très bien entourées) sur Twitter, la plupart des candidats aux élections municipales de 2014 semblent encore circonspects quant au réel potentiel de Twitter dans le cadre d’une communication politique. Leur interrogation peut a priori paraître légitime : d’une part Twitter est loin derrière Facebook en pourcentage d’utilisation par les citoyens – et donc les électeurs ; d’autre part Twitter permet une interaction directe avec les mêmes électeurs, ce qui suppose parfois des  dépourvues de courtoisie ; et enfin, Twitter est un outil qui pour être bien utilisé nécessite une vraie formation – ce à quoi tout le monde n’est pas disposé à se plier.

Malgré ce, une fois apprivoisé, Twitter reste un allié très important dans un travail de communication politique, avant tout parce qu’il permet de rendre crédible au quotidien un engagement politique, et par la suite un bilan. Il y a donc fort à parier que Twitter s’imposera sous peu à tous les échelons de la politique nationale et locale, y compris sous la pression de citoyens qui seront toujours plus nombreux à y rechercher leurs élus.

Twitter en communication politique : nos 7 règles d’or

  1. Ne créez un profil personnel que si vous êtes décidé à vous impliquer personnellement dans son animation. Et sauf cas exceptionnel (live-tweet d’un discours, par exemple), tweetez en personne.
  2. Même si vous n’êtes pas actif sur Twitter, vérifiez régulièrement que personne n’y est inscrit en votre nom.
  3. Ne laissez jamais votre compte personnel à l’abandon : il y est dépositaire 24h/24 et 7j/7 de votre image publique ! Même si vous ne l’utilisez pas, actualisez régulièrement la biographie et la présentation visuelle.
  4. Ne vous lancez pas sur Twitter deux mois avant les élections : cela revient à semer un champ au moment de la récolte.
  5. Avant de commencer à tweeter, prenez le temps de vous former aux enjeux (techniques et stratégiques) de l’outil.
  6. Définissez avant toute chose une ligne éditoriale cohérente avec vos objectifs politiques, et tenez vous-y quoi qu’il arrive.
  7. N’apostrophez jamais vos détracteurs via Twitter. C’est ouvrir une boîte de Pandore difficile à refermer. Utilisez plutôt Twitter pour mettre en valeur, expliquer, voire pour déminer (communication de crise).
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